Risques géologiques

Locations of earthquakes < Mw 3.5 in the years 1900 – 2006 as related to the Alpine Foreland Basins, after Grünthal & Wahlström (2012):
The European-Mediterranean Earthquake Catalogue (EMEC) for the last millennium. – Journal of Seismology, DOI: 10.1007/s10950-012-9302-y.

Les risques géologiques englobent tous les types de catastrophes naturelles causées par des conditions géologiques particulières telles que les éruptions volcaniques, les tremblements de terre, les mouvements de terrain (glissements, éboulements, etc), les effondrements ou encore les tsunamis ou les inondations, qui sont toutes bien connues du grand public. Toute exploitation et utilisation du sous-sol doit prendre en compte les risques géologiques, qu’ils soient naturels ou induits par l’homme.

Il est généralement admis que le risque sismique est le risque principal lié aux conditions géologiques des bassins d’avant-pays situés au Nord et au Sud des Alpes. Les tremblements de terre se développent généralement dans la croûte terrestre à des profondeurs de plusieurs kilomètres et sont liés aux contraintes et ruptures causées par des processus tectoniques qui existent toujours dans des zones d’orogenèse récentes telles que les Alpes ou les Apennins. Même si les séismes les plus forts sont générés à des profondeurs situées bien au-delà de la portée de l'impact humain, toute utilisation importante du potentiel du sous-sol doit tenir compte du risque sismique possible.

Dans le nord du bassin molassique le risque sismique est relativement faible. En effet, uniquement de très rares événements sismiques majeurs et destructeurs ont été répertoriés dans cette région au cours des temps historiques (Exemple séisme de Bâle en 1356). En Suisse, le risque sismique est modéré comparé à la moyenne européenne. D’autre part, les séismes de très fortes magnitudes sont très rares, même si ils peuvent se produire. En général, la plupart des tremblements de terre ressentis dans cette région sont liés à des événements se produisant sur des structures tectoniques situées en dehors du bassin molassique, telles que les structures en décollement des chevauchements alpins ou encore celles liées au rifting du graben du Rhin. On peut néanmoins mentionner qu’à proximité de la terminaison sud-ouest du bassin molassique, entre Genève et Chambéry, ce dernier est traversé sur toute sa largeur par la faille décrochante du Vuache. Quelques séismes historiques ont été enregistrés le long de cet accident, dont celui  d’une magnitude de 5,3 qui a récemment (juillet 1996) affecté la ville d’Annecy, provoquant d’importants dégâts matériels.

Au contraire, au sud des Alpes, le bassin de la Plaine du Pô - comprimé entre deux poussées orogéniques de sens opposées: les nappes alpines se déployant en direction du sud et celles des Apennins empiétant sur le bassin en direction du nord-  est caractérisé par un risque sismique important, malheureusement confirmé par l’ampleur du tremblement de terre de Mirandola (de magnitude 5,8) survenu en mai 2008. Parmi les événements sismiques destructeurs décrits dans les temps historiques on peut citer ceux de Vérone en 1177 (magnitude 6.5) et de Brescia 1222 (magnitude 6,0) dans la partie centre-nord de la plaine du Pô, et qui sont très probablement liés à des failles profondes connectées aux systèmes de Giudicarie et Schio, principales structures et déplacements de l'orogenèse alpine. D'autres événements majeurs sont liés au chevauchement vers le nord des Apennins, situés plus profondément dans le bassin de la Plaine du Pô, comme par exemple celui de Ferrara en 1570 (magnitude 5.9) ou encore celui de Soncino, province de Crémone, en 1802 (magnitude 5,6).

Il ressort de l’événement survenu dans la Plaine du Pô en 2012 que la liquéfaction du sable causée par les ondes de choc sismiques peut fortement amplifier les dégâts. Par conséquent, une évaluation fine des risques sismiques passe aussi par une bonne connaissance de la distribution des sédiments non consolidés, à faible profondeur, qui pourrait être affectés en cas de séisme.
De même, des processus similaires liés à des pompages d'eau souterraine incontrôlés  peuvent conduire à un tassement accéléré des sédiments fins et déclencher des phénomènes de subsidence, la formation des cavités, et augmenter le risque d’effondrement pouvant se développer jusqu’en surface.

Le développement de façon durable de l’utilisation des géo potentiels nécessite préalablement une bonne évaluation des structures géologiques qui peuvent générer un risque sismique ou renforcer son impact - au moins dans les zones où le risque sismique est prouvé ou présumé. GeoMol fournira une caractérisation des structures géologiques et tectoniques dans les principales zones de danger, et une évaluation de la localisation des couches supérieures non consolidées susceptibles d’augmenter l'impact des tremblements de terre ou vulnérables à la surexploitation des eaux souterraines. Les modèles préparés dans le cadre de GeoMol fourniront des informations en 3 dimensions de la configuration structurelle du sous-sol, offrant ainsi des plans d’information fondamentaux dans les prises de décision permettant le déploiement sécurisé de la production d'énergie verte ainsi que du stockage, tout en assurant la durabilité et une perception sociétale consensuelle.



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